
La Pie-grièche grise a connu un fort déclin en Europe de l’Ouest ces dernières décennies. En Wallonie, l’espèce ne niche plus qu’en Ardenne. Cette petite population joue un rôle non négligeable pour la conservation de ce bel oiseau dans la partie occidentale de son aire de distribution. L’espèce est ciblée par deux projets LIFE en cours, pour lesquels Natagora est partenaire : le projet LIFE Belgium for Biodiversity (LIFE B4B) et le projet LIFE ArdennEislek. Le premier prévoit la rédaction d’un plan d’action régional pour sa conservation et le second va permettre la restauration de sites ardennais qui pourront lui être bénéfiques.
Pour améliorer et actualiser les connaissances sur l’espèce, le pôle Aves de Natagora lance une enquête qui couvrira les saisons de nidification 2025 et 2026.
Objectif
Les objectifs de cette enquête sont :
- dresser un nouvel état des lieux de la population nicheuse, le dernier datant de 2016;
- effectuer un suivi minutieux du déroulement de la nidification d’un échantillon de couples.
Méthodologie
1. Inventaire des territoires
Zones à prospecter
Depuis plus de 10 ans, l’aire de nidification de la Pie-grièche grise ne concerne plus que l’Ardenne. Les noyaux de population des hauts plateaux (Hautes-Fagnes, Plateau des Tailles, Plateau de Saint-Hubert et Plateau de Libin) seront pris en charge par des naturalistes déjà identifiés (Team PGG). Nous cherchons par contre des volontaires pour couvrir le reste de l’aire de nidification et ainsi effectuer un dénombrement des territoires occupés aussi exhaustif que possible.
La carte accessible via le lien ci-dessous reprend les anciennes communes concernées par des nidifications possibles, probables ou certaines depuis 2016, qui sont donc à prospecter de manière prioritaire.
https://www.google.com/maps/d/u/1/edit?mid=1Jwl7zuYIFUsXzH30eUtOqaKmKnTVvuA&usp=sharing
Communiquez à Robin Gailly les communes que vous souhaitez prendre en charge pour l’enquête, il vous enverra alors la localisation des observations de Pie-grièche grise en période de nidification faites depuis 2016, pour aiguiller vos recherches.
Recherche des territoires
Privilégiez la période des parades pour localiser les territoires, en prospectant les sites potentiels de nidification entre fin mars et mi-avril. Les oiseaux sont généralement plus discrets dans le mois qui suit, qui correspond en général à la période de couvaison. Les observations réalisées à ce moment-là permettent toutefois de confirmer un cantonnement des individus. Dans le cas où la nichée a réussi, la période qui suit l’envol des jeunes (mi-mai à mi-juin) permet de nouveau une bonne détectabilité des individus.
La Pie-grièche grise niche dans des prairies avec haies et bosquets de résineux, dans des coupes forestières, dans des landes/tourbières ou, bien souvent, à cheval sur plusieurs habitats. Son territoire fait souvent plus de 20 ha, ce qui peut la rendre difficile à détecter (il faut être au bon moment au bon endroit pour la croiser). La réalisation de plusieurs passages sur un même site est donc parfois nécessaire, le but étant d’avoir un inventaire aussi exhaustif que possible pour la région inventoriée.
Encodage des données
Vos observations de Pie-grièche grise sont à encoder sur le portail observations.be. Pensez à les détailler au maximum : précisez le champ « comportement », localisez-les avec précision et complétez le champ remarque avec le plus d’info possible. Si vous le jugez utile, vous pouvez cacher l’observation ou la placer sous embargo.
IMPORTANT : pensez aussi à encoder vos prospections négatives, pour garder une trace de la pression de recherche réalisée. Pour ce faire, encodez une observation de Pie-grièche grise avec 0 en nombre à chaque fois que vous faites une recherche spécifique de l’espèce sans la détecter. N’ayez pas peur d’encoder ce 0 même si vous aviez eu une pie-grièche sur le même site une semaine plus tôt. Il ne certifie pas qu’il n’y a pas de pie-grièche à cet endroit, mais que vous avez fait une recherche sans la détecter. Notez dans le champ remarque « Absence » ou « Non détection » en précisant aussi la durée de votre recherche et tout renseignement qui pourrait être utile.

2. Suivi des nidifications
Pour les volontaires les plus motivés, vous pouvez nous aider encore davantage en réalisant un suivi de la nidification sur certains territoires, d’avril jusqu’à l’obtention d’une preuve d’envol de jeunes ou jusqu’à mi-juillet.
Les objectifs de ce suivi sont :
- établir si le couple mène des jeunes à l’envol ;
- idéalement, localiser le nid ;
- si possible, connaître le nombre minimal de jeunes à l’envol (pas toujours facile, parfois possible en comptant combien de jeunes surgissent lors des nourrissages).
Le suivi des territoires sélectionnés commence au minimum avec un passage en avril (surtout si le territoire n’avait plus été parcouru depuis mars) pour confirmer l’installation des pies-grièches, en essayant par exemple d’observer le mâle en surveillance du territoire, ce qu’il fait généralement à proximité du nid lorsque la femelle couve. Les prospections s’intensifient à partir du mois de mai, lorsque les adultes sont supposés nourrir leurs jeunes au nid, puis envolés (généralement à partir de mi-mai). Le temps passé sur le terrain par visite d’un territoire est à moduler en fonction de la fréquence des passages sur ce territoire. Si on y passe régulièrement, les séquences d’observations peuvent être courtes si on ne voit rien (15-20 min) pour disperser l’effort de prospection dans le temps. On reste le temps qu’on trouve nécessaire sur le site et on essaie d’avoir une bonne séance d’observation au minimum tous les 10 jours. Pour les sites qu’on ne visiterait pas régulièrement, il faut faire minimum deux séances d’observation prolongée (2h) sur la saison (une en mai et une en juin par exemple).
En cours de saison,
- si on prouve le succès de la nidification (envol de jeunes), on allège l’intensité des passages,
- tant qu’on ne voit pas de jeunes, on poursuit l’effort jusqu’à mi-juillet pour écarter les faux négatifs (impression d’échec de nidification, alors qu’en fait il y a bien eu des jeunes à l’envol mais non découverts).
Toutes les données sont à encoder sur le portail observations.be avec un maximum de détails sur l’activité des adultes et l’observation des jeunes (utiliser les champs « comportement » et « remarque »). De nouveau, pensez à bien encoder vos visites négatives (0 Pie-grièche grise) à chaque fois que cela arrive, en indiquant en commentaire l’effort de prospection que vous avez réalisé.
Lorsque vous découvrez un nid occupé, pensez à noter (champ remarque de l’observation) sur quel type de support il a été construit, sa hauteur estimée, son degré de camouflage, sa situation… N’hésitez pas à envoyer des photos de l’emplacement du nid et des territoires par email à Robin Gailly.